Il est presque impossible de penser à un bâtiment sans au moins un composant en béton, qui a été largement utilisé dans des bâtiments de différentes échelles depuis l’époque romaine. En fait, c’est le matériau de construction le plus utilisé dans le monde en raison de sa polyvalence, de sa résistance, de sa facilité d’utilisation, de sa valeur accessible, de son esthétique, entre autres facteurs. Dans le même temps, cependant, sa production est l’un des principaux polluants de l’atmosphère, principalement en raison du fait que l’industrie du ciment émet environ 8% de toutes les émissions mondiales de dioxyde de carbone CO2. Au-delà de sa production intensive, est-il possible de continuer à utiliser le béton, qui est un matériau si dur et lourd et composé de ciment, d’eau, de pierre et de sable, de manière durable, même après sa démolition, éliminant ainsi les déchets et la surcharge dans les décharges ? La réponse est oui. Bien que ce ne soit pas si simple, il est possible de produire de nouvelles pièces structurelles qui résistent bien aux charges et utilisent des résidus de béton pour des utilisations nobles. Tout d’abord, il est important de comprendre que l’extraction intensive de sable et de gravier (granulats de béton de taille moyenne et grande, respectivement) a un impact environnemental important, bien qu’ils soient généralement exploités localement. Bien que le ciment soit le matériau qui émet le plus de dioxyde de carbone lors de sa production, essayer de conserver les ressources naturelles en réduisant le besoin d’extraire du gravier et du sable est déjà un énorme gain environnemental, surtout si l’on considère la quantité de béton produite quotidiennement. En pratique, après la démolition des pièces structurelles, il est possible de classer les pièces en fonction de leurs dimensions en broyant le béton au moyen de machines spéciales. Les métaux tels que les barres d’armature sont acceptables car ils peuvent être séparés à l’aide de gros aimants pour être recyclés plus tard. Seuls les pigments contenant des contaminants tels que le sulfate de calcium, les chlorures et les huiles peuvent détériorer les propriétés du béton et ne doivent pas être utilisés comme matières premières. Dans la mesure du possible, il est recommandé d’effectuer le broyage sur place, ce qui réduit les coûts et la pollution causés par son transport vers la carrière. Environ 60 % de ce qui est broyé peut être utilisé pour le recyclage ou des processus de recyclage incomplets. (Récupération de matériaux avec un domaine d’utilisation plus limité que le matériau d’origine). Ces pièces peuvent être utilisées comme matériaux de base pour des structures telles que les routes, par exemple. Il est également possible que les granulats restants remplacent le gravier présent dans le béton conformément à la granulométrie spécifiée dans le projet. En d’autres termes, on utilise du béton concassé à la place de la pierre naturelle. Il existe déjà des lois qui couvrent l’utilisation du béton recyclé et la diligence raisonnable à prendre. La directive de la commission allemande du béton structurel, par exemple, stipule une limite de 45 % pour la proportion de granulats recyclés. Cependant, en 2006, des tests de matériaux en Suisse ont montré qu’il était possible de produire du béton de haute qualité même lorsque plus de 90% de ses granulats sont recyclés. Le béton qui en résulte finit par avoir des propriétés structurelles très similaires aux matériaux conventionnels. Bien qu’il soit fortement recommandé de réutiliser les agrégats pour la production de nouvelles structures en béton, il est important de noter qu’il ne s’agit pas d’un cycle fermé pour le recyclage du matériau, car la nouvelle structure ne peut pas être faite de béton concassé sans l’ajout de plus de ciment, de sable. En effet, des recherches menées en Suisse ont montré que l’utilisation de granulats recyclés permet même de préserver des matières premières abiotiques (gravier, sable), mais d’augmenter la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre si l’on utilise plus de ciment en raison d’un plus grand nombre de vides. Lorsque nous abordons le thème de la durabilité, le plus important est de comprendre les variables et les facteurs qui affectent le résultat final. Des recherches visent à faire du béton un matériau plus durable, et de nouvelles études sur le sujet émergent chaque jour.